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Super Takumar

Après plusieurs semaines passées sur une étagère, dans son étui d’origine, à attendre une bague d’adaptation puis que j’ai le temps de lui faire honneur, j’ai enfin eu l’occasion d’utiliser mon « tout nouveau » Ashahi Pentax Super Takumar f2.8 105mm. Je dis tout nouveau, mais il date quand même des 70’s ! Il est néanmoins en parfait état, pas une rayure, pas une moisissure, bagues sans accrocs.

Verdict : après un petit temps d’adapation et avoir intégré le fait que je ne peux pas tout prendre avec cet objectif (pas trop loin, pas trop près), ce n’est que du plaisir. Devoir bouger pour adapter le cadrage à la focale fixe rend la sortie photo beaucoup plus dynamique. Le focus manuel n’a rien de difficile, et le déclenchement en devient encore plus jouissif (difficile à imaginer…)

Bref, trève de mots, voici les images :

Six mois de mac

Voilà six mois que j’ai fait le grand saut et suis l’heureux possesseur d’un macbook. Six mois que je n’ai quasiment plus toucher mon PC, et que je ne ferais pas machine arrière. Et au final je ne sais même pas pourquoi je préfère mon mac.

Peut-être le plaisir de posséder un bel objet. Ou celui de la mobilité (c’est mon premier ordinateur portable).

Certes, un mac c’est facile, et la plupart des applications natives sont bien foutues. Par exemple, je me suis mise à écouter beaucoup plus de musique depuis que j’utilise itunes, mais en fait j’aurais pu avoir la même chose sur mon PC. Et franchement, est-ce difficile d’installer un programme ou de configurer un PC qui tourne sous windows ?
Et puis il y a le mythe de l’absence de plantage, qui me fait doucement rigoler au vu de la dizaine que j’ai expérimentés en six mois.
Il y a iphoto qui est super lent à compléter le téléchargement.
Il y a safari qui ne correspond pas à ce que j’attends d’un navigateur.
Il y a ces difficultés à écrire un document ou faire des slides suffisamment « compatibles » pour que je puisse les utiliser professionnellement même avec office (je me suis récemment trouvée contrainte et forcée, faute de solution gratuite type photofiltre sur mac, de rallumer mon PC pour travailler des figures qu’il me fallait obligatoirement au format tiff, à résolution très élevée.)

Reste que je l’adore, et que je vais bientôt me débarrasser définitivement de mon PC.
C’est peut-être à cause de ce que l’on appelle « l’expérience utilisateur ».

Zadig et la médecine

« J’étais déjà près de l’Arabie, lorsqu’un fameux voleur, nommé Arbogad, m’enleva, et me vendit à des marchands qui m’ont amenée dans ce château, où demeure le seigneur Ogul. Il m’a achetée sans savoir qui j’étais. C’est un homme voluptueux qui ne cherche qu’à faire grande chère, et qui croit que Dieu l’a mis au monde pour tenir table. Il est d’un embonpoint excessif, qui est toujours prêt à le suffoquer. Son médecin, qui n’a que peu de crédit auprès de lui quand il digère bien, le gouverne despotiquement quand il a trop mangé. Il lui a persuadé qu’il le guérirait avec un basilic cuit dans de l’eau rose. Le soigneur Ogul a promis sa main à celle de ses esclaves qui lui apporterait un basilic. Vous voyez que je les laisse s’empresser à mériter cet honneur, et je n’ai jamais eu moins d’envie de trouver ce basilic que depuis que le ciel a permis que je vous revisse. »

Alors Astarté et Zadig se dirent tout ce que des sentiments longtemps retenus, tout ce que leurs malheurs et leurs amours pouvaient inspirer aux coeurs les plus nobles et les plus passionnés; et les génies qui président à l’amour portèrent leurs paroles jusqu’à la sphère de Vénus.Les femmes rentrèrent chez Ogul sans avoir rien trouvé. Zadig se fit présenter à lui, et lui parla on ces termes: « Que la santé immortelle descende du ciel pour avoir soin de tous vos jours; Je suis médecin, j’ai accouru vers vous sur le bruit de votre maladie, et je vous ai apporté un basilic cuit dans de l’eau rose. Ce n’est pas que je prétende vous épouser je ne vous demande que la liberté d’une jeune esclave de Babylone que vous avez depuis quelques jours; et je consens à rester en esclavage à sa place, si je n’ai pas le bonheur de guérir le magnifique seigneur Ogul. »

La proposition fut acceptée. Astarté partit pour Babylone avec le domestique de Zadig, on lui promettant de lui envoyer incessamment un courrier, pour l’instruire de tout ce qui se serait passé. Leurs adieux furent aussi tendres que l’avait été leur reconnaissance. Le moment où l’on se retrouve, et celui où l’on se sépare, sont les deux plus grandes époques de la vie, comme dit le grand livre du Zend. Zadig aimait la reine autant qu’il 1e jurait, et la reine aimait Zadig plus qu’elle ne le lui disait.

Cependant Zadig parla ainsi à Ogul: Seigneur, on ne mange point mon basilic, toute sa vertu doit entrer chez vous par les pores. Je l’ai mis dans une petite outre bien enflée et couverte d’une peau fine il faut que vous poussiez cette outre de toute votre force, et que je vous la renvoie à plusieurs reprises; et en peu de jours de régime vous verrez ce que peut mon art. » Ogul dès le premier jour fut tout essoufflé, et crut qu’il mourrait de fatigue. Le second il fut moins fatigué, et dormit mieux. En huit jours il recouvra toute la force, la santé, la légèreté, et la gaieté de ses plus brillantes années. « Vous avez joué au ballon, et vous avez été sobre, lui dit Zadig: apprenez qu’il n’y a point de basilic dans la nature, qu’on se porte toujours bien avec de la sobriété et de l’exercice, et que l’art de faire subsister ensemble l’intempérance et la santé est un art aussi chimérique que la pierre philosophale, l’astrologie judiciaire, et la théologie des mages. »

Le premier médecin d’Ogul, sentant combien cet homme était dangereux pour la médecine, s’unit avec l’apothicaire du corps pour envoyer Zadig chercher des basilics dans l’autre monde. Ainsi, après avoir été toujours puni pour avoir bien fait, il était près de périr pour avoir guéri un seigneur gourmand. On l’invita à un excellent dîner. Il devait être empoisonné au second service; mais il reçut un courrier de la belle Astarté au premier. Il quitta la table, et partit. Quand on est aimé d’une belle femme, dit le grand Zoroastre, on se tire toujours d’affaire dans ce monde.

C’était en 1747. Quel brillant esprit ce Voltaire. Et aujourd’hui, en 2008, les choses n’ont pas vraiment changées. Le basilic cuit dans l’eau de rose passe à coup de dessous de table les étapes aboutissant à sa mise sur le marché, est vendu à prix d’or et en masse avec quelques tours de passe passe commerciaux. Et s’il est plus nocif qu’autre chose, ce n’est pas grave. L’essentiel c’est qu’il existe.

Donnant donnant

Ceci est un billet rédigé dans le cadre du premier carnaval des blogs médicaux, dont le thème est « relation soignants / soignés »

« Je n’ai jamais vu un service où on écoute autant les patients ! » s’écrie-t’elle tout à coup, avant de tourner les talons et de quitter précipitamment la pièce, nous laissant toutes les deux seules.
Je reste quelques secondes perplexe, me demandant où elle a bien pu exercer auparavant, car personnellement je n’ai jamais vu un service où on écoute si peu les patients.

Je ne m’occupe que depuis quelques jours de Mme T., depuis que nous (les internes) avons changé de secteur au sein du service. Elle est hospitalisée depuis le début de notre stage, donc bien sûr je la connais un peu, ayant suivit au fil des transmissions médicales ses extubations et réintubations à répétition.
Durant ces quelques jours, j’ai vite constaté que Mme T. ne manquait ni de courage, ni de motivation, et qu’elle était prête à nous suivre dans toutes nos expériences, si tant est qu’on ai pris le temps de lui en expliquer les tenants et les aboutissants. Malgré la sonde d’intubation l’obligeant au mutisme, communiquer avec elle est facile, et nous avions longuement discuté les jours précédents des modalités de son extubation. Pas question alors de baisser les bras si tôt.
Jusqu’à présent, toutes les tentatives de ventilation non invasive avec Mme T. se sont révélées infructueuses, elle ne supporte pas la machine. Je décide donc de reprendre tout à zéro. Sa maladie et ses conséquences, pourquoi nous avons jugé qu’il était temps de l’extuber à nouveau. Pourquoi nous pensons que la VNI peut l’aider. Je m’interromps régulièrement pour lui laisser le temps de poser ses questions, auxquelles je réponds le plus honnêtement possible.
Enfin, je lui explique comment fonctionne le ventilateur, de A à Z.

« Alors, on essaye à nouveau ? »
« Et si ça ne marche pas ? »
« ça va marcher, ayez confiance » lui réponds-je en lui prenant la main. et à la façon dont elle me rends mon sourire, je sais que l’avenir me donnera raison et que je ne lui aurais pas menti.
Je crois que nous aurions été les personnages d’un film, que les choses ne se seraient pas mieux passées. Comme quoi il n’y a pas que dans Urgences que les docteurs soignent avec des poignées de mains et des sourires.
Une fois le masque installé, et la machine mise en route, je lui réexplique encore le principe, sans lui lâcher la main, et en quelque secondes, c’est le déclic, elle a compris comment il fallait s’y prendre.

Dix jours plus tard, elle part en rééducation. Elle me remercie d’avoir été là pour elle. je lui ai sauvé la vie me dit-elle.
C’est la première fois qu’on me dit ça.

What else ?

Comme tous les jours, je consulte mes e-mails. Comme tous les jours, une tonne de pubs parasite mon écran, et je m’empresse de les envoyer manu militari dans la poubelle. Sauf qu’au dernier moment, l’un d’eux retient mon attention.

george1.png

Mince me dis-je avant de l’ouvrir, la boutique Nespresso des champs Elysées doit être sur le point d’ouvrir, et pour l’inauguration le sublime George sera là, et bien sûr en tant que membre du Club Nesspresso, j’y suis invité ! Trop cool !

C’est beau l’imagination… En fait Nespresso fait juste la pub de sa nouvelle pub.